Un poids pareil à ‘l’insoutenable légèreté de l’être.’ On se demande ce qu’il nous reste de ce spectacle sans pareil… Des couleurs, des émotions de tous les jours, des gestes insolites et pourtant si essentiels…
Cette énergie malgré le tango effréné de la vie et ces pas à rebours… Ces éléments qui nous portent malgré les incompréhensions du moment… l’eau qui rafraîchit les corps, qui apaise les brûlures des coeurs, qui redonne cette vigueur, cette énergie de faire avec, d’aller à contre-courant peut-être, mais d’aller surtout de l’avant.
Le feu d’une cigarette, la fumée d’un rêve, et les notes vibratoires d’un piano qui s’envolent pour habiter tout un corps, l’être et tout ce qui n’est pas, -plus-…
Les enlacements impudiques, bruts, humains, ces corps tels qu’ils sont, nus ou dénudés, sans fard, sans masque ni artifice.
Les relations parentales, de couples, filiales, ces rigidités dans lesquelles on s’établit en réponse à des codes sociaux et puis cette envie folle de tout balayer en l’air, tête en l’air, histoire de danser.
Hors temps et hors espace, les gestes, mouvements corporels, s’enchaînent, se déchaînent, d’une manière surréaliste, absurde, tout comme les jours et les nuits qui les suivent… quelle perception mais aussi quelle réalité… Et l’on oublie les questions et les questionnements, question de contempler ces ‘je,’ miroirs de nos regards intérieurs, nos interdits et notre laisser-aller, lâcher-prise, trouble-fête… La vie n’est que ces petits gestes quotidiens, ces émotions de tous les jours, ces querelles que l’on oublie vite, ces horaires qui nous enferment, ces études éternelles et puis, surtout, ces instants de prélassement au soleil et ces techniques de nage si différentes mais si semblables.
Et l’on se jette à l’eau, pour se devancer, nager en sens inverse, faire l’autruche ou se dépasser soi-même, aller au-delà de ses propres limites… en dansant!
-Marie-Christine Tayah
photos: ©GregoryBatardon